La carrière politique

Tocqueville siègera à l’Assemblée jusqu’en 1851. Il y défendra ses positions anti-esclavagistes et libre-échangistes ; il s’interrogera sur la colonisation, en particulier en Algérie, suite à un voyage qu’il y fera en mai 1841.

Il est indigné par la brutalité des militaires français sous la conduite du général Bugeaud :

« Quel peut être l’avenir d’un pays livré à de tels hommes…non seulement les officiers sont violents, mais ils professent la haine ardente et stupide du militaire envers le civil ! Où peut aboutir cette cascade de violences et d’injustices, sinon à la révolte des indigènes et à la ruine des Européens ?…C’est du côté des Arabes que se trouve pour l’instant la civilisation. »

En 1842, il est élu Conseiller Général de la Manche dans le canton de Sainte Mère Eglise. Le 6 août 1849, il est élu, au second tour de scrutin par 24 voix sur 44 votants, président du Conseil Général, fonction qu’il occupe jusqu’en 1852.

En janvier 1848, il prononce un discours prémonitoire qui annonce la révolution. Après la chute de la Monarchie de Juillet, il est élu à l’Assemblée Constituante de 1848. Il est membre de la Commission chargée de la rédaction de la constitution française de 1848. Il y défend surtout les institutions libérales, le bicamérisme, l’élection du Président de la République au suffrage universel, et la décentralisation. Il est élu en 1849 à l’Assemblée législative, dont il devient vice-président.

Hostile à la candidature de Louis Napoléon Bonaparte à la présidence de la république, lui préférant Cavaignac, il accepte cependant le ministère des Affaires Etrangères et entre le 2 juin dans le deuxième gouvernement Odilon Barrot.

Il possède un tempérament d’homme d’Etat. En quelques mois, il intervient dans plusieurs affaires qui, toutes auraient pu engager la France dans la guerre.

Le 31 octobre 1849, Louis Napoléon Bonaparte change son gouvernement. Après les ministres, place aux complices.

Tocqueville redoute un coup d’Etat du président :

« Le corbeau cherche de plus en plus à imiter l’aigle ! »

Après une alerte de santé, il se repose à Tocqueville où il décide de rédiger ses Mémoires : Souvenirs pour moi seul.

Il siège au Conseil Général, plaide en faveur de la construction du chemin de fer Paris-Cherbourg, en particulier lors de la venue de Louis Napoléon à Cherbourg.

Lors d’une escapade de quelque mois en Italie près de Naples, il se décide d’écrire ce qui deviendra « L’Ancien Régime et la Révolution », .

Le coup d’Etat se produit le 2 décembre 1851, jour anniversaire du sacre de Napoléon 1er et de la victoire d’Austerlitz. Tocqueville fait partie des 220 parlementaires qui se réunissent à la mairie du Xe arrondissement et votent la déchéance du Président de la République. Incarcéré à Vincennes puis relâché, il quitte la vie politique.

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