Le sacrifice d’Abraham

Les travaux se poursuivent à l’église de Tocqueville. Après la restauration de la statue extérieure du Sacré-Cœur et l’installation d’un nouvel éclairage, le tableau classé « Le Sacrifice d’Abraham » est de retour dans l’église à la suite d’une longue cure de jouvence dans l’atelier d’Agnès Archimbaud, restauratrice de tableaux à Villedieu-les-Poêles.

Ce tableau du 17e siècle, mais dont l’auteur nous reste inconnu, est inspiré d’une gravure de Egbert van Panderen, d’après Pieter de Jode (1590-1637), gravure visible au Rijksmuseum d’Amsterdam de même qu’un plat en faïence de Delft qui représente la même scène. On ignore aussi le cheminement qui l’a amené dans l’église de Tocqueville.

Il représente un épisode de la Bible (Génèse 22) :

Dieu dit : « Prends ton fils, ton unique, celui que tu aimes, Isaac, va au pays de Moriah, et là tu l’offriras en sacrifice sur la montagne que je t’indiquerai. » (…)

Abraham y bâtit l’autel et disposa le bois ; puis il lia son fils Isaac et le mit sur l’autel, par-dessus le bois. Abraham étendit la main et saisit le couteau pour immoler son fils.

Mais l’ange du Seigneur l’appela du haut du ciel et dit : « Abraham ! Abraham ! » Il répondit : « Me voici ! » L’ange lui dit : « Ne porte pas la main sur le garçon ! Ne lui fais aucun mal ! Je sais maintenant que tu crains Dieu : tu ne m’as pas refusé ton fils, ton unique. »

Abraham leva les yeux et vit un bélier retenu par les cornes dans un buisson. Il alla prendre le bélier et l’offrit en sacrifice à la place de son fils.

Cette restauration était pilotée par la Direction Régionale des Affaires Culturelle (DRAC), qui a contribué à son financement ainsi que le Conseil Départemental de la Manche.

Plusieurs éléments suggèrent que le tableau pouvait provenir d’un retable du 17e siècle, disparu : sa relative petite taille, son thème iconographique se référant au sacrifice eucharistique, les traces de modifications de format décelées lors de sa restauration, l’absence de châssis.

A sa création, la toile était de format rectangulaire comme la gravure. A la suite d’une modification, probablement au 19e siècle, elle a été directement clouée au revers de la feuillure d’un cadre octogonal, auquel l’œuvre a été « adaptée » au détriment d’une partie importante de sa composition qui se trouve masquée.

La restauration a nécessité beaucoup d’opérations : nettoyage, consolidation des zones déchirées, comblement des manques, retouches et vernis de protection. En accord avec la DRAC, la toile a été fixée sur un châssis qui a été replacé dans le cadre, lui aussi rénové, mais qui recouvre en partie le tableau. Il sera néanmoins possible, si besoin est, en ôtant le cadre, de voir l’œuvre dans son ensemble.

Ce travail fait partie de tout un programme dont les prochaines étapes, en cours, sont la restauration du maître-autel avec son retable, son tableau « La Résurrection » et ses statues ainsi qu’une étude pour lutter contre l’humidité des murs de l’église. La commune de Tocqueville ne pourrait entreprendre tous ces travaux sans l’aide des organismes officiels, le support de la Fondation du Patrimoine, l’engagement de notre Association, et tous les généreux donateurs. Les dons effectués via la Fondation du Patrimoine donnent droit à une réduction d’impôt et peuvent être effectués directement sur le site du projet de l’église de Tocqueville  www.fondation-patrimoine.org/2244 .

En cours de restauration dans l’atelier d’Agnès Archimbaud
Le tableau restauré
Châssis sans le cadre
Gravure à l’origine du tableau (dimensions 30 x 20 cm)
Plat de 40 cm de diamètre figurant la même scène