Les travaux continuent …

Malgré la crise, les travaux de restauration entrepris dans notre église se poursuivent. Après notre tableau classé Le sacrifice d’Abraham, c’est le maître-autel qui fait l’objet des soins de plusieurs artisans spécialisés. Voici l’état des travaux après un bref rappel historique.

Un peu d’histoire :

A la Révolution, Louis Dudouy, curé de Tocqueville, et son vicaire Jean François Michel Le Charpentier reçurent l’ordre de prêter serment, exigé par la constitution civile du clergé. Le serment fut prêté en des termes qui le rendirent nul et non avenu. Les deux prêtres prirent la route de l’exil.

Les biens de la cure furent vendus, l’église dévalisée de son argenterie, les ustensiles de cuivre, qui n’étaient pas de première nécessité portés au district de Cherbourg. Le mobilier de l’église, les croix des carrefours et du cimetière, furent mis aux enchères.

Avec la restauration du culte catholique, Jean François Michel Le Charpentier, ancien vicaire de la paroisse fut rappelé en 1803 comme curé de Tocqueville. L’église n’avait pas été vendue mais complètement dévastée en 1793. Le Conseil Municipal prit l’engagement de fournir les objets indispensables pour la célébration du culte.

Maître-autel avant restauration

Bon-Charles Anthouard, de Valcanville, devint curé en 1820. Etienne-Jean-Philippe Aubin (1794-1863), menuisier de Valcanville, sous la direction du curé, éleva le maître-autel et un retable à deux colonnes, son chapiteau ionique, deux fausses niches à consoles, l’entablement sommé de deux grandes volutes et une gloire rayonnante. C’est celui qui est toujours visible aujourd’hui.

Just-Joseph Dupond, curé de Tocqueville en 1839 mit en place les statues de Saint Laurent (achetée 400 francs grâce à une subvention d’Alexis de Tocqueville) et Saint Vincent. Le grand tableau central, La Résurrection, par Legenvre, date de 1847.

Le maître-autel a été inscrit monument historique le 28 juin 1985.

Les travaux :

La restauration du maitre-autel avec son retable, ses statues et son tableau a commencé en mars 2020 où l’entreprise d’ébénisterie Bresson a démonté plusieurs éléments pour réfection en atelier. Leur remontage ainsi que la consolidation de plusieurs parties du retable, en particulier sa fixation au mur, ont été effectués en juin 2020.

La gloire rayonnante et le tableau La résurrection ont aussi été déposés. La gloire a été rénovée sur place. Le tableau est parti en juillet dans les ateliers d’Agnès Archimbaud et Pauline Ruiz.

La statue en pierre du XVe siècle de la Vierge à l’Enfant initialement située au-dessus du tabernacle, a été restaurée dans l’atelier de Frédéric Rouchet à Granville. A son retour en octobre 2020, elle a été placée sur l’autel de la chapelle du Rosaire. La restauration des statues de St Laurent et St Vincent a été effectuée sur place.

En novembre, Delphine Hue, maître artisan en polychromie et dorure sur bois, a entrepris un long travail de nettoyage et restauration des peintures et dorures.

Sous la couche de peinture de faux marbre, elle a découvert un visage d’ange laissant imaginer un premier décor très différent de l’aspect actuel. Après avis pris auprès de la Conservatrice des Antiquités et Objets d’Art du département, et accord de la municipalité et de notre Association, il a été décidé de dégager entièrement les Anges Adorateurs (photo en tête).

Le travail de peinture et dorures vient de se terminer. Il reste maintenant à remonter la gloire rayonnante ainsi que le grand tableau, dès son retour prévu en mars 2021.

Le maître-autel aura ainsi retrouvé une nouvelle jeunesse et, en partie, son décor d’origine, près de deux siècles après son édification.